UISG - Le dernier jour de l'assemblée s'est ouvert en touchant un thème qui est rarement lié à l'autorité: la souffrance. La réflexion de la matinée a tourné autour de ces deux questions: la souffrance est-elle une maîtresse valable ? Comment comprendre la relation de la souffrance et l'autorité?
ACCOMPAGNEMENT DES PERSONNES
Sr Martha Zechmeister CJ religieuse de la Congrégation de Jésus est une consacrée autrichienne, professeur à l'Université de l'Amérique centrale à San Salvadore (El Salvador). Elle a été chargée d'apporter une contribution sur un sujet que l'Église salvadorienne connaît bien. On ne peut ne pas se souvenir des dirigeants qui là-bas ont partagé les souffrances d'un peuple jusqu'au martyre: l'évêque Oscar Romero (assassiné en 1980) et les six jésuites assassinés dans leurs universités (1989). Sr Martha a clairement indiqué que l'autorité ne devient jamais un «bien à ne pas perdre", parce qu'on doit la mériter et on la recevoir tout le temps. L'autorité s'autodétruira lorsqu’elle tombe dans la violence. Imposition et autorité sont essentiellement incompatibles. Les personnes ayant une autorité réelle – a-t-elle ajouté - ne prennent pas la peine d'essayer de préserver leur propre pouvoir, mais, au contraire, sont motivées par le désir que d'autres gens puissent grandir dans l'autodétermination et la liberté d'action.
L'expérience quotidienne montre que le souci dominant de ceux qui gouvernent, c'est que les gens «s'adaptent», en laissant de côté la mission d'accompagner chaque sœur dans cette fascinante rencontre avec son mystère et dans sa réalisation en plénitude. Généralement n’est-ce pas la peur de ceux qui s'écartent de l'ordinaire qui prédomine? Au contraire, le Christ nous invite à «changer la route " de la logique du monde d'une manière radicale: nous avons besoin d’yeux clairs et d’un cœur pur et honnête pour découvrir et dénoncer avec courage les structures, et les personnes qui se cachent derrière eux, qui asservissent et exploitent d'autres personnes économiquement, psychologiquement et socialement.
À la lumière de tout cela, vivre le vœu d'obéissance, sous l'autorité de ceux qui souffrent est un processus complexe comportant de nombreuses dimensions: personnelle et communautaire, mystique et politique. Mais, tout commence avec quelque chose de simple et de base: se réveiller de notre narcissisme et du monde autoréférentiel et ouvrir les yeux et le cœur à la souffrance d'un autre être humain. L'essentiel est de résister à la tentation de se tourner de l'autre coté ou de se réfugier dans l'apathie. En termes d’Evangile, il s'agit de traduire le message du Bon Samaritain. La supérieure est celle qui crée des opportunités pour la guérison, pour faire fleurir la vie.
INTERCULTURALITÉ et PAUVRES
Les travaux ont poursuivi sur un autre front. Sr. Pat Murray IBVM a proposé une communication sur le leadership interculturel. Elle a souligné que les communautés religieuses doivent être capables d'exprimer les différences culturelles qui existent dans nos congrégations, mais elle n'a pas développé la dynamique de la soumission d'une culture à une autre, en nous invitant à nous laisser nous enrichir par d'autres cultures. Un leadership interculturel- a dit la rapporteuse - vit la «marginalité», comme essence de son service, marginalité qui est la capacité de vivre "au milieu" des événements et «parmi» les gens.
Puis il ya eu la communication de sr. Marian Ambrosio IDP présidente de la Conférence nationale du Brésil. Son discours a tracé un tableau de la réalité brésilienne avec des questions et chemins en chantier. La vie consacrée vient d'un passé très fructueux lié à l'option préférentielle pour les pauvres, ce qui a incité les sœurs à sortir de leurs maisons, vers les périphéries et les politiques sociales. Aujourd'hui, la situation a changé et divers services sont assurés par l'Etat ou par l'Eglise locale. C'est pourquoi la vie consacrée est en train d'apprendre à laisser le «rôle de protagoniste», en essayant de trouver une «nouvelle» identité.
La journée s'est terminée par la célébration de l'Eucharistie avec le P. José Rodriguez Carballo OFM Secrétaire de la CIVCSVA, qui a encouragé à poursuivre le chemin de la communion et du partage qui a animé l'Assemblée et qui est le style qui caractérise l'UISG.
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Publié : 08/05/2013